Noël ! Noël ! Nouveau-né. Petit enfant fripé et endormi. Petit enfant en pleurs.
Tu es donc mon Dieu !
Jésus ! O Jésus ! Prenant un corps tu es entré dans le besoin, la faim et la soif, le froid et la fatigue, le sommeil et la sueur. Toutes ces choses du monde et du temps sont devenues tiennes. Tu y as lié ton Esprit Saint. Et ton Corps est devenu la condition de ton Esprit.
Tu es donc mon Dieu !
Apprenant ton Corps tu apprends la dépendance. La dépendance du temps et de l'espace, la dépendance de tes cinq sens pour voir, pour entendre et pour toucher, la dépendance de tes essoufflements, de ton rythme cardiaque, de ta chimie, de tes muscles. Tu apprends la limite, Toi le fils de l'Infini. En prenant Corps, tu es entré dans la finitude. Toi le vivant de toute vie tu apprends la mort.
Tu es donc mon Dieu !
Prenant corps tu prends le risque de la rencontre de l'autre. Dès ta naissance, petit enfant, ton corps t'a impliqué dans la proximité de l'autre, à commencer par cette proximité ombilicale au creux du ventre de ta mère. Ta peau est devenue le plus profond de toi, Car elle est le chemin de l'autre en toi. Ayant pris corps tu as choisi la possibilité de la douleur, tu te voues à te livrer : livré d'un bras à l'autre comme tous les nouveaux-nés, avant que d'être livré de Caïphe en Hérode et d'Hérode en Pilate.
Tu es donc mon Dieu !
Ta Parole s'est faite corps, Tu as pris le risque de la déception de nos gestes et de nos mots, Tu as pris les incertitudes de nos langages. Parole risquée en chair et en os. Parole proposée au refus. Et tu n'as pas voulu le moindre signe qui te privilégie et te distingue des autres.
Tu es donc mon Dieu !
Mais alors pour écouter la Parole de Dieu, Il ne me reste plus d'autre voie que d'écouter la voix de l'homme !
|
|