Il faisait sombre encore Seigneur quand Marie est partie avec ses herbes et ses parfums pour embaumer le corps de l'homme qu'elle avait aimé. La pierre qui écrasait son coeur pesait plus lourd sans doute que celle qui fermait le sépulcre. La mort venait de faire son oeuvre; les choses les plus belles prennent un jour une fin.
De loin, elle aperçoit, à la lumière de l'aube, que la pierre est roulée. La tombe est grande ouverte. On a enlevé le corps, pense-t-elle et je n'aurai même plus de lieu pour y pleurer.
Mais voilà que se lève le jour et des voix lui murmurent : ''Ne cherche pas au pays des morts Celui qui est vivant.'' Elle abandonne les aromates, les vases, les linges, tout ce qui évoque le deuil. L'amour, elle l'a compris enfin, est plus fort que la mort. Dieu n'avait pas pu te laisser au secret de la nuit. Depuis l'aube de ce matin-là, au premier jour de la semaine nous savons que nos existences, même si elles sont mortelles, s'ouvrent pour toujours sur la vie.
Un chant nouveau se lève en nous. Rien ne saura nous séparer de ton amour vainqueur.
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