Toi qui as aimé les tiens comme jamais aucun homme n'a aimé sur cette terre, Tu nous as fait, en quittant la terre, la promesse consolante de rester avec nous jusqu'à la fin des temps.
Maintenant Tu habites caché au milieu de nous. En tous temps et en tous lieux se déversent hors de ta tente consolation, lumière et force dans les âmes ici-bas qui se réfugient auprès de Toi. Elles regardent avec amour vers la petite hostie, image silencieuse de la pureté et de la paix. Pourtant, dans le coeur de ceux qui T'aiment, jamais ne se tait le désir ardent de Te voir en personne, Toi, le plus beau de tous les enfants des hommes, dans ta forme corporelle. (...)
Et maintenant, en ces derniers temps, alors que la foi, l'espérance et l'amour ont disparu, Tu as découvert ta Sainte Face, la Face de celui qui souffrit sur la Croix et ferma les yeux dans le sommeil de la mort.
Comme derrière un voile nous voyons la souffrance dans ces traits saints, sublimes. Cette souffrance - dépassant toute mesure humaine - est si grande que nous ne pouvons ni la saisir ni la pénétrer. Pourtant Tu souffris silencieux et en Toi était une force qui maîtrisait l'excès de la souffrance. Tu étais son Seigneur lorsque Tu Te livrais à elle. Une paix insondable et profonde coule de ces traits et dit : Tout est accompli.
Sur celui à qui Tu T'unis éternellement Tu jettes le mystérieux voile : il supporte avec Toi Ta souffrance et souffre comme Toi, caché, silencieux et profondément en paix.
Edith Stein, en religion Thérèse Bénédicte de la Croix, philosophe, morte à Dachau
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