La paix aurait pu être une fleur sauvage de ces fleurs des champs que nul ne sème ni ne moissonne. La paix aurait pu être une de ces fleurs des prés que l'on trouve toute faite un beau matin au bord du chemin, au pied d'un arbre ou au détour d'un ruisseau. Il aurait suffit de ramasser la paix comme on ramasse les champignons ou comme on cueille la bruyère ou la grande marguerite. Au contraire la paix est un travail c'est une tâche. Il faut faire la paix comme on fait le blé. Il faut faire la paix comme il faut des années pour faire une rose et des siècles pour faire une vigne. La paix n'existe pas à l'état sauvage : il n'y a de paix qu'à visage humain.
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