Ce poids de regrets, ces rancunes, ce fardeau, cet arroi trop écrasant sur mes épaules ployées où le déposerai-je, Seigneur ? Au pied du petit tout nu il s'en vêtira tes maux deviendront lumière.
Ces désirs inexaucés fougueux souhaits cris de faim le vide en moi si féroce, si mordant, comment m'en défairai-je Seigneur ? Entre les doigts rieurs de l'Enfant il les apaisera avant de te les rendre.
Cet amour dénié dont personne n'a loué l'offrande, ces soins inutiles, ces bagages hors voyage, à qui les remettre, Seigneur ? A sa mère à Marie elle connaît tant de ventres creux leur en fera présents tout chauds.
Et ma vie à son terme, mon corps raide et noueux tatoué de cicatrices carcasse pour la voirie, qu'en ferai-je, Seigneur ? Confie-les à Joseph le charpentier ne jette aucun outil de long usage.
Tant de mots humains amassés au fil des pages, transmis de bouche à oreille assoupis aux rayons des bibliothèques, faudra-t-il les effacer, Seigneur ? Les anges aux ailes vibrantes dans l'espace les museront pour endormir l'Enfant
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