Toujours et encore naît un homme, il parle à des hommes pieux, il parle à des oreilles sourdes, il s'approche de nous et nous le perdons à nouveau.
Il lui faut toujours à nouveau se lever seul, porter la détresse et la nostalgie de tous ses frères,
il est à nouveau cloué sur la croix.
Toujours à nouveau Dieu veut se faire connaître, il veut faire couler le céleste dans la vallée des péchés, il veut couler dans la chair l'esprit, l'éternel.
Toujours à nouveau, en nos jours aussi, le Sauveur est en route pour bénir, pour rencontrer de son regard silencieux nos peurs, nos larmes, nos questions, nos plaintes, regard que nous n'osons contrer, parce que seuls des yeux d'enfants le supportent.
H. Hesse, Stufen, Francfort, 1970, p. 186. Cité in E. Drewermann, De la naissance des dieux à la naissance du Christ, Paris, Seuil, 1992, p. 193.
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