Je vois bien, dit Dieu, que, pour vous, la vie n'est pas facile à vivre tous les jours. Je vois bien aussi que dans votre société de consommation, ce n'est pas facile de vieillir ! Mais, vous savez, ce n'est pas non plus facile d'être jeune aujourd'hui ! D'ailleurs, ce n'est pas la facilité qui est essentielle, l'essentiel, c'est d'aimer. Et vous savez bien que l'amour n'est jamais facile. Je vois bien vos ennuis de santé, vos soucis de famille, vos problèmes de fin de mois et vos inquiétudes concernant l'avenir... Rien de ce qui vous arrive ne me laisse indifférent !
Je vois bien toutes vos souffrances, mais, je vous en supplie, arrêtez de penser que c'est moi qui vous les envoie ! Mon cadeau à moi, c'est la vie ! Ce que j'aime, dit Dieu, c'est ce qui fait du bien, ce n'est pas ce qui fait du mal ! Je vois bien que beaucoup d'entre vous prennent sur eux avec beaucoup de courage pour m'offrir leurs souffrances en croyant me faire plaisir. Quand vous m'offrez votre souffrance, je la reçois, non pas comme un cadeau que vous me faites, mais comme le fond d'une détresse où vous m'appelez au secours. Vous savez, dit Dieu, moi non plus, je n'aime pas la souffrance, elle m'a trop fait souffrir en faisant souffrir mon Fils ! Je vous en prie, dit Dieu, n'allez pas imaginer que je puisse y trouver un plaisir ! S'il vous plaît, ne me laissez pas seulement le choix entre n'être qu'un Dieu cruel qui fait souffrir ou n'être qu'un Dieu impuissant qui est incapable d'empêcher la souffrance ! Je vous en supplie, ne transformez pas le Ciel en musée de la souffrance. Vos souffrances me font souffrir, justement parce qu'elles vous font souffrir. Avant même que votre souffrance vous ait déchiré le coeur, elle m'a déjà blessé dans ma tendresse de Père. Je suis malade de votre mal avant même que vous le ressentiez ! Je n'aime pas plus les sacrifices de la souffrance que je n'aime les sacrifices des taureaux, des béliers et des agneaux gras qu'on m'offrait autrefois dans le Temple. La seule offrande que j'aime, dit Dieu, c'est celle du coeur. Le sacrifice qui me plaît, c'est la justice et la vérité. L'offrande que je guette, c'est celle de votre amour. Ce n'est pas votre souffrance que j'aime, c'est votre tendresse. Si je vous ai envoyé mon Fils, ce n'est pas pour vous faire souffrir, mais pour vous guérir de la souffrance. Ne m'offrez plus votre souffrance, offrez-moi plutôt le courage et la dignité avec lesquels vous vous battez contre la souffrance et surtout n'attendez pas de souffrir pour commencer à vous battre contre la souffrance !
Extrait de la revue ''Vermeil'', décembre 2000 & janvier 2001
reçu par e-mail de Tours, France
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