La petite flamme s'élance Ainsi qu'une gitane souple Dont la robe, en s'envolant, danse Face aux mains enlacées des couples. Elle pétille, saute et rit D'une lumière sans pareille Je la regarde et nous oublie, Les yeux embués de soleil. Elle est si libre que je l'aime, Car elle est semblable à la vie; Vacillante au moment des peines, Et pétillante quand elle rit. Et comme l'amitié profonde, Le grand vent la fait s'essouffler, Comme lorsque la discorde gronde, Mais jamais n'en ternit la clarté. 0, petite flamme, tu es symbole De notre vie, car, à nos yeux Fragile elle est, quand elle est seule, Mais si solide avec Dieu. Tous vos poètes, tels qu'ils se nomment, Tous ces soldats de l'irréel Sont ceux qui, seuls, ont un pouvoir Contre mes filets les plus noirs Et mes damnations éternelles. Apprenez-le, chétifs humains, Seul un poète peut me survivre, Car lui seul sait lire le livre De la nature et du destin. Eux seuls ont une vision vraie Du seul but de mon noir labeur, Car c'est moi qui mène les coeurs Rejoindre Dieu, à tous jamais.
|
|