Un moment de deuil
Auteur : Diane
Le deuil, ça vous arrache une partie de votre vie.
Vous mourrez un peu avec la personne qui est partie
et cela même avant que vous vous en rendiez compte.

Les regrets et les larmes sont souvent
votre seule compagnie aux heures sombres de la nuit.
À l'aurore, lorsque le soleil se glisse doucement
dans votre chambre, vous regardez vers la fenêtre
et vous le voyez comme un intrus.
Comment peut-il luire alors que sous votre toit
et au plus profond de vous
une pluie abondante de tristesse se creuse un sillon
qui vous scie le coeur en plein coeur !

Devant cette mer de contrariétés, de sentiments mêlés,
de larmes refoulées, de colère contenue, de regrets voilés,
d'ennuis languissants, de silences enterrés,
de paroles inachevées, inexprimées, figées dans la gorge
et cimentées au coeur, vous êtes là inerte,
attendant la réalisation du « Un jour ça va aller mieux !... »..
Et le lendemain, le même fardeau vous tire du lit
et le même scénario semble être à l'horizon.

Mais ce matin, c'est différent, pas moins souffrant,
mais différent.
Ce matin, j'écris ma peine.
Ô une description bien sommaire.
Peu de chose comparée à la réalité.
Mais, c'est le commencement d'un regard lucide
et d'une espérance lointaine.
Aujourd'hui je sens que mon sourire aura moins
d'arrière-goût de mélancolie.
Mélancolie de l'enfance, du temps
qui aurait pu être merveilleux.
Mélancolie de moments non partagés
au temps des meilleurs étés.
Étés de ma jeunesse où tout mon être rêvait sa vie
en la laissant passer sans en prendre une bonne bouchée.

Oui, mordre dans la vie et en savourer chaque instant,
ne serait-ce pas encore temps.
Sûrement..., mais je n'en ai pas encore le goût.

On ne peut pas remplir un tiroir plein.
Il faut d'abord que je fasse le ménage de mon deuil.
Que je nettoie chaque paroi et que je le laisse entrouvert
quand passera la sérénité.
Et aussi, il faut que je sache le refermer aux choses inutiles
pour moi et pour ceux qu'il me reste à aimer,
à commencer par moi.

Sans une aide divine miraculeuse,. vais-je y arriver ? .
Je ne peux y répondre aujourd'hui,
car encore trop de choses appartiennent à demain.

Mais pour ce matin, mon crayon,
mes mots et ma feuille blanche qui se remplit.
Oui pour ce matin ça me suffit.

Je vais aller prendre mon café et regarder au loin
de quoi je peux meubler mon aujourd'hui.

La Vie m'habite, c'est ma seule certitude !....

Ce texte, je le dédie à ceux qui m'ont soutenue
durant l'épreuve et qui me soutiennent encore aujourd'hui.
Mon conjoint, mes trois fils, non neveu, mon frère,
ma belle-soeur et ma soeur
qui partage chacun de mes aujourd'huis.

Merci à tous ! Vous êtes, par votre présence,
une parcelle de ma vie et cela à chaque jour.

Et enfin, une louange pour mon Créateur
qui a placé chacune de ces personnes sur ma route.

Que tous et chacun en particulier reçoivent la grâce
qui les accompagnera tout au long de leur vie.

Que Dieu nous bénisse tous !
Amen.

reçu par e-mail de Québec, Canada



Thèmes : Mort, Funérailles
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