Le deuil, ça vous arrache une partie de votre vie. Vous mourrez un peu avec la personne qui est partie et cela même avant que vous vous en rendiez compte.
Les regrets et les larmes sont souvent votre seule compagnie aux heures sombres de la nuit. À l'aurore, lorsque le soleil se glisse doucement dans votre chambre, vous regardez vers la fenêtre et vous le voyez comme un intrus. Comment peut-il luire alors que sous votre toit et au plus profond de vous une pluie abondante de tristesse se creuse un sillon qui vous scie le coeur en plein coeur !
Devant cette mer de contrariétés, de sentiments mêlés, de larmes refoulées, de colère contenue, de regrets voilés, d'ennuis languissants, de silences enterrés, de paroles inachevées, inexprimées, figées dans la gorge et cimentées au coeur, vous êtes là inerte, attendant la réalisation du « Un jour ça va aller mieux !... ».. Et le lendemain, le même fardeau vous tire du lit et le même scénario semble être à l'horizon.
Mais ce matin, c'est différent, pas moins souffrant, mais différent. Ce matin, j'écris ma peine. Ô une description bien sommaire. Peu de chose comparée à la réalité. Mais, c'est le commencement d'un regard lucide et d'une espérance lointaine. Aujourd'hui je sens que mon sourire aura moins d'arrière-goût de mélancolie. Mélancolie de l'enfance, du temps qui aurait pu être merveilleux. Mélancolie de moments non partagés au temps des meilleurs étés. Étés de ma jeunesse où tout mon être rêvait sa vie en la laissant passer sans en prendre une bonne bouchée.
Oui, mordre dans la vie et en savourer chaque instant, ne serait-ce pas encore temps. Sûrement..., mais je n'en ai pas encore le goût.
On ne peut pas remplir un tiroir plein. Il faut d'abord que je fasse le ménage de mon deuil. Que je nettoie chaque paroi et que je le laisse entrouvert quand passera la sérénité. Et aussi, il faut que je sache le refermer aux choses inutiles pour moi et pour ceux qu'il me reste à aimer, à commencer par moi.
Sans une aide divine miraculeuse,. vais-je y arriver ? . Je ne peux y répondre aujourd'hui, car encore trop de choses appartiennent à demain.
Mais pour ce matin, mon crayon, mes mots et ma feuille blanche qui se remplit. Oui pour ce matin ça me suffit.
Je vais aller prendre mon café et regarder au loin de quoi je peux meubler mon aujourd'hui.
La Vie m'habite, c'est ma seule certitude !....
Ce texte, je le dédie à ceux qui m'ont soutenue durant l'épreuve et qui me soutiennent encore aujourd'hui. Mon conjoint, mes trois fils, non neveu, mon frère, ma belle-soeur et ma soeur qui partage chacun de mes aujourd'huis.
Merci à tous ! Vous êtes, par votre présence, une parcelle de ma vie et cela à chaque jour.
Et enfin, une louange pour mon Créateur qui a placé chacune de ces personnes sur ma route.
Que tous et chacun en particulier reçoivent la grâce qui les accompagnera tout au long de leur vie.
Que Dieu nous bénisse tous ! Amen.
reçu par e-mail de Québec, Canada
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