Ta croix est mon combat. Cette croix maintes fois tracée sur mon corps ne fait que traduire la croix présente en mon être.
Ne pourrais-tu pas, Seigneur, ôter quelques instants le poids de ma croix ? Ne pourrais-tu pas me montrer un petit bout de paradis, juste le temps que je reprenne souffle ? Me permettre de monter sur la colline de la Transfiguration et goûter ainsi le havre de douceur partagée jadis avec Pierre, Jacques et Jean ? Ne pourrais-tu pas éteindre les voix de la discorde, celles du dedans et du dehors de ta maison, et qui ne font qu’aggraver la brisure de mon coeur ?
Alors que tu vas descendre aux enfers de la terre, j’ai besoin d’y entendre ta voix. Celle adressée au paralytique de Capharnaüm et dont la douceur a pansé ses plaies. Celle déposée aux pieds de Zachée lui prouvant que tu l’aimes à la folie alors qu’il s’engouffrait sur des chemins de mort. Celle offerte à la femme de la place publique, sans condamnation ni jugement, mais qui relève et sauve : « Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et ne pèche plus ». Celle de la dernière heure, confiée à ton frère d’infortune sur la croix : « Ne t’inquiète pas, tu seras toujours avec moi ».
Cette voix, Seigneur, je la reconnaitrai entre mille parce qu’elle est la voix de l’Unique Pasteur, du Bon Pasteur. Elle est la voix qui me berçait dès le sein de ma mère alors même qu’elle méditait ton Evangile. Il suffit qu’en ouvrant la porte de mon coeur, tu me dises : « C’est moi », et je n’en douterai pas. La voix du Bien-Aimé ne peut jamais être falsifiée. Beaucoup pourront se prévaloir de parler en ton nom : s’ils ne mettent tes propres mots en leur bouche, je saurai que cela ne vient pas de toi.
Devant ta croix, j’entends ta voix, mon Seigneur. Et je la reconnais quand elle me dit : « Viens, si tu ploies sous le fardeau, et moi, je te procurerai le repos ».
reçu par e-mail de La Flèche, France
|
|