Dieu tout-puissant, écarte de moi toute préoccupation de vanité, tout désir d'être loué, tout sentiment d'envie, de gourmandise, de paresse, de luxure, tout mouvement de colère, tout appétit de vengeance, tout penchant à souhaiter du mal à autrui ou à m'en réjouir, tout plaisir à provoquer la colère, toute satisfaction que je pourrais éprouver à admonester qui que ce soit dans son affliction et son malheur.
Rends-moi, Seigneur bon, humble et effacé, calme et paisible, charitable et bienveillant, tendre et compatissant. Qu'il y ait dans toutes mes actions, dans toutes mes paroles et dans toutes mes pensées, un goût de ton Esprit saint et béni.
Accorde-moi, Seigneur bon, une foi pleine, une ferme espérance et une charité fervente ; un amour pour toi, Seigneur bon, qui dépasse incomparablement mon amour pour moi-même ; aide-moi à n'aimer rien contre ton gré, mais toutes choses en fonction de toi...
Chasse de moi, Seigneur bon, cette tiédeur que j'éprouve dans la méditation, et mon manque de goût à te prier. Accorde-moi d'être rempli de chaleur, joyeux et vibrant, lorsque je pense à toi. Fais-moi la grâce de désirer tes sacrements avec ardeur, et de prendre joie à ta présence dans le Saint Sacrement de l'autel. Seigneur bon, fais de nous tous, chaque jour, des membres vivants de ton Corps mystique, ton Eglise.
Cette prière de Thomas More a été composée entre sa condamnation, le 1er juillet 1535 et son exécution à la Tour de Londres le 6 juillet 1535.
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