Pâques : Inondé
Auteur : Charly Guinand
Mais qui donc le secouait ainsi ?
Il constata avec étonnement qu’il avait dormi,
écrasé par la fatigue et la souffrance,
après deux nuits sans fermer l’œil,
à repasser les évènements de ces deux terribles journées,
à se poser sans cesse les mêmes questions.
Comment avaient-ils pu ?
Toutes ces éminences qu’il connaissait bien
et qu’auparavant il estimait,
religieuses, civiles et militaires, toutes s’étaient associées
pour massacrer un homme avec un acharnement cruel,
démoniaque et incompréhensible.
Pourquoi Jésus lui avait-il confié sa mère
alors que la coutume ancestrale voulait
que ce soit sa famille qui prenne soin d’elle ?
Et pourquoi était-il devenu le fils de Marie,
si forte, si admirable ? Pourquoi pas Pierre ?
Pourquoi Jésus s’était-il si peu défendu ? Pourquoi …

Voilà qu’on le secouait à nouveau !
C’était Pierre, qui lui expliquait
que les femmes s’étaient rendues au tombeau,
qu’elles étaient revenues affolées,
parlant de soldats disparus,
de pierre roulée, de corps dérobé.
Il se rappela alors les derniers évènements,
juste avant la fermeture du tombeau.
Après que le corps ait été recouvert de son linceul,
un officiel avait placé sur sa tête un papyrus
sur lequel il avait inscrit le motif de la mise à mort.
Ainsi, selon la loi, le corps pourrait être remis
à la famille un an plus tard.

Il se releva d’un bond car Pierre s’impatientait : allons-y !
Tout en courant, il essayait de se rappeler
ce que Jésus leur avait dit au sujet du troisième jour.
Il avait parlé du signe de Jonas, de son retour …
Il se rendit compte qu’il avait distancié Pierre
et remarqua que les dires des femmes étaient corrects :
plus de soldats et la pierre déplacée.
Penchant la tête à l’entrée du tombeau,
il constata l’aspect anormal des lieux,
sans pouvoir immédiatement en identifier la cause.
Tout était en ordre,
excluant les hypothèses de rapt ou de fuite.
Par respect pour sa primauté,
il laissa Pierre entrer le premier.
Mais lui continuait à examiner les lieux.
Alors « il vit, et il crut ».

Il vit que le linceul était affaissé sur lui-même,
conservant la forme dans laquelle on l’avait laissée.
Le corps avait manifestement disparu, sans rien déranger.
De même le papyrus, maintenant légèrement incliné,
avait suivi le mouvement du linceul.
Il crut en la résurrection et fut inondé de joie.
Jean était devenu le premier chrétien de l’histoire,
et cette joie ne devait plus jamais le quitter

Ce récit a pour origine une découverte par Barbara FRALE publiée en 2009 : au temps de Jésus, une loi exigeait que le corps d’un condamné à mort ne soit rendu à sa famille qu’après une année. C’est ce qui permet d’expliquer enfin des inscriptions jusqu’ici très mystérieuses relevées en 1996 par ordinateur sur le linceul de Turin. Entre autres : « innece » (mis à mort) et « nazarenus » (le nazaréen).



Thèmes : Prières au Père Méditations
Mots clés : linceul

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